• Chapitre 6

    Salutation.

    Ce n'est pas dans mon habitude de faire des triggers warning (ou du moins, pas pour des sujets aussi lourd ou graphique), mais...

    Ce chapitre détient de matière textuelle des choses assez abominables que je ne cautionne pas (et ne sait probablement pas écrire, mais clairement, qui veut avoir l'habitude d'écrire des horreurs pareilles ?) et aussi bref que soit ce passage, je suis obligée de le signaler.

    Bref, gros trigger warning de relation sexuelle non-consentie entre les deux apparitions de ce pixel art trouvé sur internet pour que vous puissiez passer la partie sensible:

    Si vous ne sentez pas de lire non plus ce chapitre, eh bien... passez votre chemin, je ne vous en voudrait pas. Bonne lecture à vous malgré tout.

    Les deux princesses étaient maintenant au palais wafflelime, mais il était évident que ce n’était pas leur époque. Derrière elles, le prince et le roi avaient une conversation enflammée au sujet du sort des prisonniers.

    “Tu ne peux pas faire ça Canneberge !” plaida le roi, une perte de patience évidente dans la voix.

    “Et t’es qui pour m’arrêter, le vieux ?”

    “Je ne parle pas en tant que père, mais en tant que roi !"

    “Vu la gueule du roi, je lui fais pas confiance. Vivement que tu me cèdes ta place: on a besoin de modernité.”

    Il a tourné les talons à cet instant, apostrophant les princesses une fois à leur hauteur.

    “Vous deux, vous venez avec moi.”

     

    Tout au long de leur trajet, Daisy a pu remarquer dans un reflet qu’elle n’était pas elle-même, mais un soldat waffelime. Et avant qu’elle se décide de faire remarquer cette curiosité à Eclair, elle s’est souvenue qu’elles étaient sans doute entre 1987 et 1988. Logiquement, elles n’existaient pas, et c’était peut-être pour ça que Canneberge les a laissées le suivre dans les montagnes. Cependant, à mesure que le trio approchait des prisons, Daisy a eu un mauvais pressentiment, mais quelque chose lui disait de ne pas s’arrêter. Peut-être car le soldat dont elle avait pris la place devait suivre Canneberge quoiqu’il en coûte. Ou alors car une force supérieure attend ceci d’eux.

    Le trio s’est dirigé vers les prisons du palais, où Daisy reconnu l’uniforme sarasalandais au travers des barreaux. C’était sans doute des prisonniers de guerre, vu le contexte, mais la princesse eut un léger blocage en constatant qu’ils semblaient vivants, mais amorphes. Ils ne devaient pas avoir une vie digne ici. A sa droite, Eclair regardait aussi la scène, mais il était impossible pour la plus jeune de connaître son expression, puisqu’elle ne voyait pas son visage.

    Canneberge a finalement arrêté les deux femmes.

    “Vous restez ici. Si mon crétin de vieil homme vient, vous l’arrêtez.”

    Au lieu d'acquiescer, Daisy regarda dans la cellule où se rendait le prince. Une femme aux cheveux bruns attaché en une longue tresse se trouvait à l’intérieur. A l’uniforme, elle reconnut immédiatement que c’était une générale. Mais un violent choc la traversa quand la soldate a levé les yeux vers son hôte. C’était ceux de son père ! Ce n’était pas n’importe quelle générale: c’était la princesse Greta, Daisy en était convaincue.

    Le temps s’est un peu figé dans l’esprit de la princesse. Greta était sa seule tante, mais morte quelques mois avant sa naissance. Si elle avait bien compris, Edelweiss et Thismia ne l’avaient pas connu non plus. C’était peut-être la seule fois qu’elle aurait la chance de la voir, alors elle tenait à en profiter.

    Daisy fut tirée de ses rêveries par le bruit de tissu se déchirant, suivi par le cri de la prisonnière. Un filet de sang coulait sur la peau nue de son bas ventre, alors qu’elle tentait de se défaire de l’emprise du prince qui tenait une dague à la pointe rouge. La voyageuse temporelle a senti son sang se cristalliser, sentant l’horreur. Greta avait compris aussi, la peur apparaissant dans ses yeux, suivie des larmes, alors qu’elle implorait le prince du vice de ne rien faire.

    Le second cri qu’elle a poussé était rouge aussi, mais la couleur était plus présente. Daisy était incapable de décoller ses yeux de cet abominable spectacle, et même si elle aurait pu le faire, elle aurait dû entendre les gémissements de douleur de la victime. C’était intenable, et le pire, c’est que pour une raison inconnue, elle ne pouvait pas bouger pour intervenir.

    Quand le monstre eut terminé son œuvre, il laissa derrière lui le corps mou de sa victime, quittant aussi les prisons. Eclair commença à se précipiter vers elle, mais Daisy l’arrêta, une nouvelle énergie l’ayant envahi.

    “Ta famille en a assez fait pour aujourd’hui, Candyear.”

    “Quoi ? Mais-”

    “Je m’en occupe. Toi, tu retournes vers le monstre qui t'a engendré."

    Quelque chose a changé dans les yeux d’Eclair. Elle repoussa sa consoeur avec une force que Daisy ne lui avait jamais estimé.

    “Je commence sincèrement à en avoir marre que toi et toute ta putain de famille me compariez à mon père ! On a pas tous la chance d’avoir des parents, encore moins comme les tiens !”

    Les yeux verts se sont ternis, quelque chose de sombre étant né à l’intérieur. Mais avant que Daisy ne tente de demander des explications, Eclair l’a laissée seule dans les prisons.

     

    Ce n’était pas le moment de se préoccuper de la princesse waffelime. La rousse s’approcha de son aînée. Elle soufflait encore, c’était bon signe. La princesse improvisa une compresse pour la blessure sur le ventre, priant intérieurement pour qu’Eclair soit partie chercher de l’aide vers des gardes à proximité.

    “Je ne pense pas que la blessure est fatale…” siffla la victime, encore sous le choc. “Il est juste négligent…”

    “En êtes-vous sûre, Madame ?” lui demanda Daisy.

    Greta glissa sa main sur celle de Daisy, visiblement prête à tenir la compresse.

    “Ne vous en faites pas. Retournez à votre poste…”

    La princesse recula, comprenant visiblement que sa tante désirait être seule, bien que ce n’était pas une bonne idée. En sortant des prisons, elle décida de demander aux gardes postés à l’entrée d’aller chercher un médecin pour le général Nerem, évoquant brièvement une blessure pour justifier cela. Quand elle vit l’un d’entre eux s’éloigner, elle senti que sa mission était terminée. Elle devait maintenant retrouver Eclair pour qu’elles puissent rentrer.

     

    ---

     

    Ça devait bien faire une trentaine de minutes que Daisy marchait dans les couloirs, espérant retrouver sa consoeur au plus vite. Son esprit était un peu plus clair, aussi. Elle avait appris à reconnaître un regard brisé, même si ça n’avait même pas duré une seconde. Elle avait bien entendu les larmes dans la voix de l’autre princesse, même si elle n’y avait pas prêté attention dans les prisons.

    Eclair n’était pas Canneberge.

    Mais pourtant, elle avait vu cette même ombre dans les yeux du père et de la fille.

    Et peut-être que c’était ce qui lui restait de Chrysantheem ici, mais elle avait un mauvais pressentiment.

    “Attention!” cria une voix au-dessus de la princesse.


  • Commentaires

    1
    Ludovic
    Samedi 12 Novembre 2022 à 18:12

    J'ai bien aimé le passage de l'assassinat, mais j'ai l'impression de louper quelque chose dans ma lecture. 

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