• Chapitre 3

    “Bon, alors, c’est quoi cette histoire d’Eiesia ?” demanda Mario.

    “Eh bien, Edelweiss en sait plus que moi…” admit Luigi.

    “Pourquoi on lui demande pas ?”

    “Tu es fou ? Elle est obsédée par ce livre depuis qu’elle l’a trouvé! C’est à peine si elle dort… Je ne veux pas empirer son état.”

    Derrière les jumeaux, la princesse Peach demeurait silencieuse. Elle semblait s’être exclue elle-même de la conversation, perdue dans ses pensées.

    “Et en plus Luntrell qui me cache des choses… comme si j’en avais besoin…”

    “C’est rien, ça.”

    “Mario, tu ne comprends pas… Luntrell doit être mon plus fidèle compagnon, c’est une partie de moi.” Une pause. Luigi cherchait ses mots. "C'est… c'est comme si tu te regardes dans un miroir, mais que tu réalises que ton propre reflet te cache quelque chose… Je ne sais pas si je peux te le comparer autrement.”

    Mario a saisi la comparaison, acquiesçant.

    “Je vois… C’est vrai que je ne suis pas du tout au fait de ce truc de sacran, je pense qu’il m’en faudrait un pour savoir ce que ça fait…”

    Le groupe a continué à marcher un instant dans le silence, n’ayant toujours pas remarqué qu’on les observait.

    “Au fait, qui est cette femme qui était avec vous ?”

    “Annabelle ? C’est l-”

    “C’est un monstre” coupa la princesse.

    Les jumeaux l’ont regardé.

    “C’est une espèce de papillon géant et perturbant car il a une posture humaine… mais c’est un monstre, ça ne fait aucun doute. Et… je me demande si elle est le seul monstre ici…”

    “Qu’est-ce que tu veux dire ?”

    “Depuis qu’Annabelle m’a donné ce crâne, je crois que je peux voir la vraie nature des gens… les ailes de Luntrell dans le dos de Luigi, la forme harpie de Pauline… et Cursio entouré d’une spirale jaune…”

    “Cursio ? Tu ne confonds pas avec Achille ?”

    “Non, je parle bien du vert qui a fait l'aller-retour avec nous...”

    Cette vision semblait profondément la perturber.

    “Je verrais avec Pauline quand on aura retrouvé les filles.”

    “D’accord…”

    Le trio se remit en marche dans un silence pesant, aucun des trois ne sachant vraiment comment détendre l’atmosphère.

    Ils n’avaient pas non plus entendu les pas de l’espion s’éloignant.

     

    Pendant ce temps, Waluigi et Edelweiss se disputaient dans le couloir. Encore ce maudit livre, présumait-il. La pauvre princesse était clairement sur les nerfs et Luigi avait raison, elle dormait assez peu depuis que Shokora avait été libérée du Silvallius, le nez toujours dans ce livre. De ce que les sacrans ont dit, il y avait une histoire avec cette mystérieuse marque en forme de papillon apparue sur chacune des soeurs, mais aucun d’eux n’étaient enclins à lui donner plus d’informations, en particulier Mountain qui était dans le même état de stress qu’Edelweiss. Bon sang, il plaignait Waluigi de devoir subir ça. Il préféra passer son chemin, détestant la tension qui s’était installée dans la famille royale.

     

    En entrant dans une autre salle, il surprit deux femmes en train de parler. La première était celle qu’il identifiait comme étant Annabelle, le “monstre” selon la princesse du Royaume Champignon, mais l’autre ne lui disait rien. Et il était encore plus difficile de la décrire vu qu’elle lui tournait le dos. Mais ce qu’elles disaient semblait intéressant. Alors le petit curieux décida de les écouter.

    “Cette histoire de boussole temporelle est donc vraie ?” demanda l’inconnue.

    “On dirait bien. Si on peut mettre la main dessus, je pourrais essayer de la craquer et-”

    “Non, Telloris est plus maligne que ça. Elle refuse de nous montrer l’avenir, alors cette boussole doit avoir cette propriété, que tu la trafiques ou non.”

    “Mais si-”

    “N’insiste pas. De toute façon, si la boussole peut être actionnée, ça fait une nouvelle brèche pour sortir de l’Eiesia.”

    L’Eiesia? Cette conversation devenait très intéressante.

    “Ce serait donc l’incident zéro ?”

    “C’est à envisager. On doit cependant attendre le retour de notre taupe pour creuser cette piste.”

    “Et comment tu comptes l’approcher sans que ça paraisse suspect ? Je te signale qu’on est pas censées la co-” Annabelle leva les yeux vers l’intrus. “Tiens donc…” elle sourit avec un air féroce. “Salut toi !”

    L’autre femme tourna sa tête presque à 180°, dévoilant des yeux rouges qu’il ne regardait pas vraiment face à la torsion impossible du cou de leur propriétaire.

    Il ne devait pas rester ici.

    L’espion commença à faire demi-tour d’un bond, courant vers la porte restée entrouverte avant d’être attrapé par la queue.

    Ces mêmes yeux rouges l’observaient.

    “On t’as dit que c’était pas bien d-AOUTCH”

    L’écureuil lui avait violemment mordu le nez, forçant l’étrangère à lâcher sa prise. Il entendit sa victime hurler à l’autre de l’attraper, mais Gray se dépêcha de grimper et de passer par une fenêtre ouverte à proximité.

    Cette fois, le rongeur argenté était conscient de sa chance. Mais ces deux femmes dégageaient quelque chose d’horrible, il en était sûr. Ce n’était pas pour rien si Peach craignait l’une d’elle, et l’autre devait être d’autant plus dangereuse, en plus de certainement pas être humaine. Mais il était rassuré de voir qu’il n’y avait pas que les filles de Daem qui étaient étranges. Peut-être qu’il devrait en parler à son humain, même si tout ça n’annonçait rien de bon. Oui, il allait faire ça.

    Sautant de branche en branche, l’écureuil gris finit par rentrer par une autre fenêtre, commençant à pister son roi dans les couloirs, espérant bien vite le retrouver.


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