• Chapite 5

    Azaléa a vite eu marre de tourner en rond à travers le palais, même si ça faisait moins de dix minutes. 

    Elle a commencé à détester la famille Candyear quand elle avait 6 ans, Daisy n’était pas encore née, d’ailleurs. Ils lui avait arraché son modèle. Elle n’a eu des détails que plusieurs années plus tard. Et le coupable n’a jamais cherché à s’excuser: il était le mal incarné. Et toute la souche devait être aussi pourrie que lui.

    Tout ça pour dire que la princesse aînée se serait bien passée de venir ici, mais devait faire bonne figure au nom de son sang bleu et ce, même si sa fierté lui avait demandé de boycotter cet événement. Son père lui a fait savoir que c’était mal placé, et que même si leur peuple était d’un naturel fier, il fallait savoir mettre ça de côté, car c’était ainsi qu’on devenait une meilleure personne. En tant que future reine, celle au tempérament flamboyant se devait de donner l'exemple, même si cela impliquait de se contraindre d’ouvrir un dialogue avec un royaume qu’elle préférait raser. Mais au fond d’elle, elle se savait incapable de le faire. La guerre est entrée dans sa vie à deux reprises, suffisamment pour savoir à quel point c’était douloureux, la sensation de juste devoir survivre dans les mois suivants avant de recommencer à vivre. C’est pour ça qu’ignorer cette famille était incroyablement plus simple et plus moralement acceptable.

    La princesse aînée ne sait pas tout à fait ce qu’il s’est passé, mais quand elle a été tirée de ses pensées, elle était dans un couloir avec les portraits de tout les anciens souverains waffelime étaient encadrés. Elle défila lentement sous les regards des morts, les observant tour à tour. Au bout du couloir se trouvait un portrait du prince Canneberge et de son père. Leurs yeux semblaient identiques, mais pour la première fois depuis des années, elle vit quelque chose qui l’a surprise: même dans cette peinture, les yeux du défunt prince étaient pleins de vices, s’opposant à ceux de son père qui étaient calmes et bienveillants. La rousse regarda un peu arrière pour voir que ce regard existait déjà avant que les cheveux de Salambo ne blanchissent. Puis son regard s’est tourné vers le dernier tableau du couloir, dévoilant le même roi, cette fois-ci accompagné de sa petite-fille. Les yeux de l’enfant ne reflétaient pas d’innocence: elle semblait brisée. Si jeune, et pourtant déjà détruite. Cette image a brisé le cœur d’Azaléa: d’un seul coup, elle s’est sentie coupable d’avoir détruit l’enfance de quelqu’un.

    “Ne te pense pas coupable, princesse des flammes.”

    La principale intéressée s’est retournée, voyant ce qui semblait être un peintre si on en croyait ses vêtements.

    “Ne me regarde pas ainsi, je suis juste en train de quitter mon chantier pour la journée.”

    Le peintre s’est quand même approché, et sa voix ne trompait pas son apparence: c’était une femme aux cheveux longs, mais à l’allure un peu juvénile, rendant son âge difficile à estimer. Elle a commencé à regarder le tableau.

    “La princesse Eclair a eu de nombreuses rumeurs autour d’elle, certains disant qu’elle est la fille de votre tante, la princesse Greta.”

    Le nom a attiré l’attention de la princesse.

    “Vous parlez de-”

    “Votre idole d’enfance, oui.” La peintre s’est tournée vers elle. “Je pense que vous connaissez les relations entre vos deux royaumes. Donc être un bâtard, et en plus métissé d’un royaume ennemi… Je suppose que vous voyez les dégâts faits par ce cocktail.”

    La princesse des flammes regarda à son tour la toile.

    “Eclair serait… ma cousine ?”

    “C’est possible.”

    La culpabilité a de nouveau commencé à ronger la princesse. La famille a toujours été très importante pour elle, et l’idée d’avoir fait autant de mal à un innocent avec qui elle avait des liens de sang était inacceptable.

    “Vous n’êtes pas la seule à vous en vouloir dans cette histoire.” dit la peintre. “Mais vous pouvez encore vous rattraper. Qui sait: peut-être que vous pourrez empêcher la création d’un deuxième Canneberge.”

    Après cela, l’ouvrière est partie, laissant Azaléa seule avec des images.

     

    ---

     

    Il a fallu quelques minutes pour que le reste de la fratrie soit au courant. La deuxième étape était donc de confronter le roi Salambo à cette histoire. Cependant, Azaléa a été arrêtée par la garde royale. Le roi était au repos et ne devait pas être dérangé. Résignée, elle se prépara à attendre en tournant en rond dans le palais avant de tomber nez à nez avec Henri, le fantasque fiancé de la princesse locale. Il devait probablement venir du Royaume Champignon si on en croyait l’accent. Il ressemblait à Luigi et de ce que la princesse au Gao avait compris, les deux hommes se connaissaient. Peut-être qu’ils étaient cousins, bien qu’elle n’osait pas s’avancer sur ce terrain, n’arrivant même pas à reconnaître des oncles si elle ne les voyait pas au moins une fois tout les deux ans. Cependant, contrairement à ce qui pouvait être attendu, l’étranger n’a pas joué l’homme éploré, il a plutôt chercher à confronter Azaléa au comportement de Daisy. Comme si elle en avait besoin.

    Mais le pire était que cet homme avait la condition physique d’un homme de ferme. Il n’avait donc pas été compliqué pour lui d’acculer physiquement la princesse.

    “Henri, j’ai vraiment pas le temps pour ça.” souffla la princesse d’un air ennuyé.

    “C’est pas parce que tu es une princesse que tu peux me parler comme ça, l’arabe !”

    Ce dernier mot à suffit énerver Azaléa. Elle le repoussa, tentant de maîtriser sa colère.

    “Je t’invite à apprendre à communiquer avec tes pairs. Si tu deviens prince, on n’acceptera pas de commentaires racistes de ta part.”

    Il ne fallait pas qu’elle rentre dans son jeu, alors elle a préféré s’éloigner, connaissant son tempérament. Quand elle sentit une main commencer à attraper son bras, le sang de la princesse n’a fait qu’un tour. Elle repoussa cet homme une nouvelle fois, un jet de flammes accompagnant son mouvement. Ce sera son seul avertissement

    Henri la regarda, visiblement choqué par la lumière.

    “Et tu sauras qu’on a de la magie à Sarasaland. Donc apprends à choisir tes adversaires.” articula-t-elle dans une colère froide.

    Cette idée suffit à calmer son interlocuteur qui la laissa partir sans aucune protestation.


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