• Chapitre 9

    Depuis combien de temps était-elle ici?

    Probablement des heures…

    Mais elle ne pouvait pas le savoir exactement, peinant à voir la lumière du jour depuis qu’elle était tombée dans ce trou. Mais le soleil ne s’était pas couché, c’était le seul fait sûr.

    Au moins, la cavité retenait un minimum la chaleur, lui permettant d’éviter l’hypothermie. Mais qui pourrait la trouver ici?

    Elle avait moins le temps de réfléchir.

    Voir ces papillons oranges avaient réveillé…. quelque chose à l’intérieur de Peach. Quelque chose d’effrayant, certes, mais aussi accueillant et chaleureux.

    Comme si elle était faite pour contrôler ces choses…

    Et la vision d’une espèce de papillon à la place d’Annabelle avait fait réagir Lisra, non?

    En pensant à cette dernière, la bague de Peach s’est de nouveau mise à briller. Quelque chose en est sorti, rampant sur le sol puis le mur, pour entourer une plateforme un peu plus haute - Peach avait tenté de l’atteindre après avoir constaté que la neige avait amortie sa chute, mais la paroi était trop glissante pour tenter d’escalader -. La chose s’est en partie humanisée, possédant cette tête familière et cette couronne bien trop grande pour elle. Elle appuya son menton sur une main faite de la même énergie qui était sortie de la bague. Contrairement à d’habitude, la reine des ténèbres ne souriait pas.

    “Tu sais qu’ils ne vont pas te trouver de sitôt?”

    Peach a replié sa forme, serrant ses genoux contre sa poitrine.

    “Pourquoi tu m’as dit de lui faire confiance?” a-t-elle demandé en guise de réponse

    “Car elle t’as donné de quoi te libérer.”

    Quoi?

    La princesse rose bonbon commença à inspecter la crevasse du regard avant de le retrouver. Le crâne, un soi-disant "cadeau" qui pourrait lui être utile. Mais, comment…

    "Tu sais," commença Lisra, "de mon vivant, j'en ai créé, des choses. Mais sans le vouloir, certains de mes soldats sont devenus plus forts après leur mort. Beaucoup plus forts…"

    Peach ramassa l'ossement d'une main tremblante, quelque peu rassurée que son gant fasse une protection entre elle et cette chose décharnée.

    "Et… Comment ça marche?"

    "Si tu es une descendante de ce peuple, le mettre sur ta tête suffira."

    Peach eut un petit son dégoûté. Elle ne savait pas où ce crâne avait traîné avant d'être dans ses mains, et n'était pas sûre de vouloir le savoir.

    "Ecoute Toadstool, c'est peut-être le seul moyen qu'on sorte…"

    La reine des ténèbres ne l'appelait que très rarement par son nom de famille, sauf quand la situation était grave. C'était pour elle un moyen de convaincre la princesse. Et à chaque fois qu'elle l'avait fait, la blonde s'était laissée convaincre. Et cette fois ne fera pas exception.

    La princesse obéit finalement, déposant sur sa tête le crâne, comme si elle mettait un casque.

     

    ---

     

    Il était impossible d’approcher Pauline et Annabelle à cause des papillons. En effet, Cursio en avait touché un en voulant les séparer et une vive douleur s’était répandue dans son bras. Après examen, la blessure ressemblait fortement à une brûlure.

    Les deux femmes étaient d’ailleurs imperturbables, Annabelle n’hésitant pas à frapper Pauline au visage et Pauline ayant pris sa forme de harpie, ses serres ayant déjà tâché la jupe de la rousse avec des taches brunâtres.

    Et le reste du groupe était complètement démuni face à cette scène.

    Cependant, une ombre s’approcha puis fonça en piqué sur les combattantes. Une chose violacée les a coincé, semblant plaquer ses deux immenses ailes au sol.

    Deux longues mains aux doigts pointus sortaient de ce qui devait être le plumage de l’aile, tenant les deux femmes par le cou. On pouvait mieux les voir: le plumage de Pauline était couvert de plumes noircies par la sensation de brûlure et il y avait fort à parier que sa peau était dans le même état. Annabelle, quant à elle, était couverte de griffures faite par les deux paires de serres de son adversaire.

    Le troisième protagoniste de la scène, cette chose qui avait un crâne et une mandibule à la place de la tête, les fixait avec une expression illisible. Pas de sourire sur sa gueule, pas de colère dans ses orbites vides, juste deux lumières bleues bondies qui devaient faire office d’iris. Des cheveux blonds dépassaient de la jonction entre les deux parties du crâne.

    Pauline, avec une fierté propres aux harpies, a commencé à se débattre, déterminée à se libérer. La mâchoire inférieure de la créature est tombée, comme retenue par l’arrière, devenant une gueule béante avec un mystérieux creux au niveau de celle-ci. Un son grave, une voix déformée, en est sorti.

    “SILENCE!” a hurlé la chose, figeant absolument tout le monde.

    La mâchoire se referma un instant plus tard et la chose se redressa, repliant ses ailes comme une longue cape couvrant son corps. Personne n’avait bougé, et Mario se sentait comme en transe devant cette chose qui lui faisait maintenant face, essayant visiblement de lui parler. Elle était morbide, mais dégageait quelque chose de...si familier….

    “MARIO!” Hurla la voix de Peach alors que la chose avait déployé ses ailes pour le secouer.

    Ce mouvement a suffit à tirer le plombier de ses pensées. L’homme a reculé et est tombé en arrière en trébuchant.

    La chose a retiré son crâne, dévoilant qu’il s’agissait bel et bien de la princesse du Royaume Champignon. Une certaine confusion était dans ses yeux, comme si elle ne savait pas ce qu’elle venait de faire. Ca ne l’a pas empêché d’aider Mario à se relever et s’excuser de cette scène.

    En y regardant de plus près, tout le monde avait retrouvé la capacité de bouger. Les deux femmes qui s’étaient battues arrivaient à se relever et alors qu’on pu voir les traces de brûlures sur la peau de Pauline, les plaies d’Annabelle guérissait à vu d’oeil alors que des papillons similaires à ceux apparus durant leur combat rentrait dans ses plaies. Mario n’aimait pas cette femme, mais maintenant, cette dernière la dégoûtait. Est-ce que Bowser l’avait vraiment épousé? Si oui, le plombier lui souhaitait de ne jamais savoir ça.

    “Vous ressemblez plus à une bête sauvage que vous ne le paraissez.” déclara la rousse en arrangeant ses cheveux, comme si le combat n’avait pas eu lieu.

    Pauline s’est contentée d’un grincement dont seules les harpies avaient le secret, signifiant son mécontentement. Mais cette chose avait raison: en deux jours, la harpie rouge s’était rabaissée au plus violent de son espèce à deux reprises. Pendant toutes les années que Mario avait connu Pauline, ça ne lui était jamais arrivé. 

    “Bien,” reprit Annabelle. “Nous sommes attendus. Dépêchons-nous de rentrer.”


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